
André Gorz avait fondé en 1964 Le Nouvel Observateur, sous le pseudonyme de Michel Bosquet, avec Jean Daniel. Son essai, Écologie et liberté, publié en 1975 constitue à lui seul un des textes fondateurs de la problématique écologique. Sa présentation de l’écologie comme un outil de transformation sociale radicale et frontale du capitalisme reflètait une conception nettement anticapitaliste. Mettant l’accent sur la relation intrinsèque entre productivisme, totalitarisme et logique de profit, il affirme notamment un lien structurel entre crise écologique et crise capitaliste de suraccumulation. Il appellait à une « révolution écologique, sociale et culturelle qui abolisse les contraintes du capitalisme[». Mais il aspirait aussi à réconcilier ce projet écologiste avec l’utopie socialiste d’une abolition du salariat. Celle-ci est présente dans ses Adieux au prolétariat (Galilée, 1980), contestation virulente du marxisme et du culte du prolétariat qui avait heurté les cercles de la gauche traditionnelle mais recueilli un succès auprès d’une génération pour qui les grandes centrales syndicales sont devenues des institutions ne répondant pas aux aspirations individuelles à une plus grande autonomie.
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